Représentation et visibilisation

. Beginners aborde la question de la dépression et du deuil de manière profonde et réaliste. Mais la thématique principale du film tourne autour de l'exploration et la validation du sentiment de tristesse. A ce propos, le réalisateur a déclaré:
"Je détesterais l'idée de romanticiser la tristesse en tant qu'esthétique. Mais j'ai grandi dans une famille, une ville et une culture dans laquelle on apprend que la tristesse est une chose dont on devrait avoir honte. Vous finissez par désirer de manière chronique une idée très sentimentale de l'amour et la connection humaine. Une grande partie de mon travail consiste à créer un espace pour la tristesse." Source: Interview avec le NY Times

. Le film visibilise également l'expérience d'Hal, un homme ayant fait son coming-out à 75 ans, après des décennies à cacher son homosexualité et un mariage hétérosexuel. Beginners explore les difficultés de son parcours, la solitude qui est la sienne et l'âgisme de la société en général et des milieux gays en particulier.

. Beginners aborde également en sous-texte le rapport à la masculinité hégémonique et la notion de vulnérabilité émotionnelle, à travers le personnage d'Oliver mais aussi d'Andy, le partenaire d'Hal.

Personnes concernées

. Mike Mills est un homme cis hétérosexuel. Beginners est en grande partie autobiographique: le réalisateur y parle de sa vie et surtout de sa relation avec son père.

Feel Good

. Beginners est un film mélancolique et triste, qui aborde des thématiques difficiles telles que le deuil, la dépression, la maladie ou la solitude. Néanmoins, la réalisation et l'écriture des personnages donnent au film une tonalité douce et bienveillante.

Militant

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Déconstruction

. Sur la forme, Beginners est un film singulier: à plusieurs reprises, le réalisateur réalise des montages d'archives photographiques auxquels s'ajoute une voix off. Cette hybridité fiction/documentaire permet au film d'aborder de réels sujets politiques liés aux luttes pour les droits LGBTQIA+ ou encore au contexte de la seconde guerre mondiale et la grande Dépression.

Dans son travail, Mike Mills accorde une grande place aux objets inanimés et aux lieux: Hal était un directeur de musée à la retraite (tout comme le père du réalisateur), et le film présente sa maison comme un musée, où chaque objet possède une histoire et une valeur émotionelle. Oliver, en tant qu'illustrateur, réalise également un ensemble de croquis (dessinés par le réalisateur lui-même) dans lesquels il retrace "L'Histoire de la tristesse".