Swallow
Acuphagie :
L'héroïne est atteinte de la maladie de Pica, un trouble alimentaire qui consiste à avaler des objets non comestibles. Durant le film, nous voyons Hunter avaler plusieurs objets, notamment une bille, une épingle à nourrice, une pile, une punaise, un énorme clou ou de la terre.
Viol :
Aucune scène de viol graphique, mais l'héroïne raconte le viol subi par sa mère, dont elle est l'enfant. / Dans une autre scène tendue, Hunter confronte le violeur en question.
Violences sexistes et conjugales :
Pas de violence physique, mais contrôle psychologique extrême de l'héroïne par son mari et sa belle-famille bourgeoise.
Violences animales :
Dans la première séquence du film, un agneau est égorcé et brutalement dépecé.
Body Horror :
Plusieurs scènes sanglantes, lorsque Hunter se blesse en avalant ou déféquant des objets. / Deux scènes graphiques d'opérations, quand les objets avalés doivent être récupérés chirurgicalement.
Avortement :
Dans la dernière scène du film, Hunter avorte dans des toilettes publiques. / Brève vision d'une grande quantité de sang et d'un foetus dans la cuvette.
Pitch :
PUBLIC TRÈS AVERTI.
Hunter, jeune femme effacée, passe ses journées dans la grande maison qu'elle partage avec son mari Richie. Lorsqu'après l'annonce de sa grossesse, la jeune femme développe un trouble alimentaire et commence à avaler des objets divers, sa belle-famille tente de prendre le contrôle de son corps et sa vie.
De quoi ça parle vraiment :
- Du poids du patriarcat et du combat pour le droit à disposer de son corps.
- De troubles alimentaires et de santé mentale.
- De violences sexistes et conjugales.
Représentation et visibilisation
. Swallow tente de visibiliser avec bienveillance un trouble alimentaire très rarement représenté au cinéma: la maladie de Pica (trouble qui consiste à avaler des objets et substances non comestibles).
. Le film met également en lumière les rapports de genre et de classe, et leur rôle dans le contrôle exercé par la société sur le corps des femmes.
Personnes concernées
. Le réalisateur Carlo Mirabella-Davis est un homme cis. L'histoire de son film s'inspire de la vie de sa grand-mère: femme au foyer enfermée dans un mariage abusif, elle a développé des troubles obsessionnels compulsifs. Internée par son mari, elle a subi des thérapies par le choc ainsi qu'une lobotomie.
. Afin de représenter correctement ce trouble alimentaire, Carlo Mirabella-Davis a également travaillé avec l'experte mondiale de la maladie de Pica, Dr Rachel Bryant-Waugh.
. Il a lui-même des troubles obsessionnels compulsifs.
Feel Good
. L'aspect "body horror" du film, son ambiance anxiogène et le thème des violences sexistes rendent le visionnage difficile et éprouvant.
Seule la toute fin du film et son message empowerant allègent un peu l'expérience.
Militant
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Déconstruction
. Déconstruction de la narration horrifique et de l'exploitation des troubles alimentaires dans le cinéma d'horreur: on comprend vite que le réalisateur ne souhaite pas utiliser la maladie de Pica pour propovoquer dégoût et répulsion chez lx spectateurice. Le film débute comme un film de "body horror" pour dévier vers un drame complexe et une histoire d'empowerment sur le droit de disposer de son propre corps.
. Le mari de Hunter (le méchant de l'histoire) incarne différents systèmes d'oppression: homme cis, blanc et riche, il exerce un contrôle absolu sur tous les autres personnages (sa femme, mais également l'infirmier et la psy d'Hunter, les deux seuls personnages racisés du film).
. A travers le personnage de Louay, infirmier syrien et réfugié, le film remet en perspective les privilèges de l'héroïne, femme blanche aisée, tout en légitimant son mal-être, la réalité de son trouble alimentaire et sa position de victime du patriarcat.